L’homme qui avait réussi à fédérer autour d’un objectif commun une profession minée par les rivalités, il y a quelques années, s’est retrouvé en porte-à-faux avec ses confrères, suite à des déclarations accusant l’Etat de favoritisme envers Addoha, la CGI et Al Omrane dans la cession de foncier public. Toujours est-il que, dès le lundi 7 juillet, au sortir de la réunion exigée par les membres de la FNPI pour demander au président de préciser que ses accusations avaient été portées à titre personnel et non pas en tant que patron des promoteurs, ce dernier a annoncé sa démission. Laquelle fut entérinée lors du conseil tenu le vendredi suivant. Finalement Youssef Iben Mansour, auparavant vice-président, a pris la tête de la FNPI. Bien connu du milieu, puisqu’il est président de l’Association des lotisseurs et promoteurs immobiliers de Casablanca (ALPIC), M. Iben Mansour assurera donc la fonction de président de la fédération jusqu’à la fin du présent mandat, en novembre 2009.
Ses fonctions étant cumulables, il conservera en parallèle la présidence de l’ALPIC. Par voie de communiqué, la Fédération nationale des promoteurs immobiliers a bien fait savoir que la polémique sur les méthodes de cession du foncier public aux promoteurs privés n’était plus à l’ordre du jour. «Nous nous inscrivons dans la politique d’encouragement de l’investissement de l’Etat, c’est tout». Durant les 16 mois à venir, M. Iben Mansour planchera sur quatre dossiers prioritaires, dont le premier est la Loi de finances. «Nous allons travailler en étroite collaboration avec la commission fiscalité de la CGEM pour la préparation de la Loi de finances 2009», indique-t-il. En effet, à la veille de l’adoption de la Loi de finances 2008, le nouveau président de la FNPI avait compté parmi les militants les plus engagés dans la lutte contre la suppression des avantages fiscaux accordés aux promoteurs immobiliers opérant dans les programmes de logements sociaux de grande envergure.
Pratiquement aucune des doléances des promoteurs n’avait été exaucée dans la nouvelle loi. C’est le cas, par exemple, de leur demande de faire passer la valeur immobilière totale du logement économique de 200 000 à 300 000 DH.
Youssef Iben Mansour souhaite aussi concrétiser le projet de code de déontologie pour le secteur. Le troisième dossier chaud du nouveau président est celui de la création d’un indice des prix de l’immobilier. Lancée il y a environ 3 mois, l’idée de créer un référentiel des prix, par ville et par quartier, est très chère à M. Iben Mansour.
Un tel index permettrait aux acheteurs de comparer le prix de vente de leur appartement de façon transparente et serait un outil efficace contre l’usage du «noir». A moyen terme, la fédération aimerait bien pouvoir confier cette tâche à un organisme indépendant, mais pour commencer, elle pourrait s’en charger de façon bi-annuelle. Il faudra croiser toutes les données disponibles sur le secteur : service d’enregistrement de l’administration fiscale, Haut commissariat au plan, Agence nationale de conservation foncière, Agences urbaines, Agences immobilières, Chambre des notaires, etc.
Enfin, le nouveau président de la FNPI réfléchit à la création d’un institut du bâtiment qui serait spécialisé dans la formation pour tous les métiers de l’habitat et du BTP.
via La Vie Eco