Friday, December 11, 2009

Des promoteurs étrangers, mais à quel prix ?

Le ministère de l’Habitat et de l’aménagement du Territoire piloté par Taoufik Hejira lance un appel aux promoteurs immobiliers internationaux susceptible de construire des logements sociaux à 140 000 dirhams pour faire face au désintérêt manifesté par les opérateurs nationaux et le «danger» qui pèse sur ce segment de marché.
Pour rappel, aucun projet d’investissement dans ce type de produit ne figure dans l’agenda 2010. D’où la montée au créneau de Taoufik Hejira - particulièrement discret depuis le début de la crise dans le secteur immobilier – qui se montre déterminé à relancer le marché du logement social, et ce coûte que coûte, semble-t-il
Il est vrai que ce dernier agit (et s’agite) car la situation est devenue inquiétante voire alarmante. En effet, le centre d’intérêt majeur du programme national de l’habitat reposait sur l’engagement de l’Etat à impulser (et à encadrer) une politique publique dédiée aux catégories de populations les plus démunies afin que chaque ménage puisse avoir accès à un logement digne. D’où la naissance du label «Villes sans bidonvilles».
Comment expliquer que le holding public, Al Omrane, ne soit pas le moteur de croissance des logements sociaux au même titre que les Offices publics dans les pays voisins ? Pourquoi Casablanca, la capitale économique, ne jouit-elle pas d’un schéma d’aménagement du territoire clair et (surtout) disponible?
Faire appel à des promoteurs étrangers pour construire des logements sociaux illustre bien l’incapacité de l’Etat à «auto-gérer» ses politiques publiques. Pis. Quel sera le prix à payer de cette opération? Que ce soit en matière d’exonération fiscale, des conditions d’accès au foncier, au circuit dédié aux démarches administratives, aux conditions requises pour le rapatriement des dividendes…

via Yabiladi.com