Monday, August 11, 2008

Le Maroc s'industrialise et s'enrichit, mais déficits et inégalités se creusent

En dépit d'un contexte international très défavorable, l'économie marocaine se porte plutôt bien mais les analyses divergent quant à la durée de ce qu'on qualifie à Rabat de "boom économique".
Selon le Ministère marocain de l'Economie et des Finances, la croissance sera de 6,8 % en 2008, et devrait continuer dans les 4 années à venir à peu près au même rythme, le taux d'inflation ne dépassant pas 3 %. Ainsi, espère-t-on à Rabat, le revenu par habitant passerait de US$ 2,650 en 2007 à US$ 4,150 en 2012.
"Jamais, depuis 30 ans, je n'ai vu le Maroc courir à une telle vitesse ! Une classe moyenne est en train d'émerger. Il a été vendu plus de 100,000 voitures neuves l'année dernière, contre 10,000 il y a 15 ans", souligne Nadia Salah, éditorialiste et directrice du quotidien L'Economiste.
En raison de la diversification progressive du tissu productif (industries, accueil d'entreprises délocalisées, télécommunications, bâtiment, tourisme), la croissance hors agriculture est à présent de 5,7 % par an. Reste que le déficit de la balance commerciale s'accroît. S'il a été contenu cette année, c'est grâce à l'envolée du prix des phosphates.
La facture pétrolière du royaume a augmenté en un an de près de 69 %. Dans la même période, le prix des phosphates marocains, lui, passait fort heureusement de US$ 40 à US$ 250 la tonne. Le royaume est le premier producteur du monde de ce minerai indispensable à la production des engrais.
En 4 ans, le budget annuel de la caisse de compensation, qui subventionne le pétrole à la pompe et certains produits tels que la bonbonne de gaz, l'huile et la farine, est passé de 4 milliards de dirhams à 40 milliards.

via Florence Beaugé - Le Monde