Monday, October 19, 2009

Ciment: une surcapacité d’ici 2 ans

Le secteur cimentier vit des jours difficiles. La méforme du secteur immobilier, qui absorbe 80% du ciment produit au Maroc, conjuguée avec le mois de Ramadan, a complètement anéanti les espoirs d’une reprise de la demande», explique-t-on auprès de l’Association Professionnelle des Cimentiers (APC).
Selon les prévisions d’Abdessalam Bikdir, Directeur Commercial chez Lafarge Ciment et Président du Comité de promotion à l’APC, pour l’année 2009, "au mieux, le marché du ciment progressera de +1% par rapport à 2008, sinon il enregistrera une légère baisse". Pour étayer ses propos, le Directeur cite plusieurs facteurs qui contribuent au tassement de la demande nationale du ciment. "Outre la crise économique qui a eu des répercussions sur tous les secteurs et en particulier celui de l’immobilier, quelques gros chantiers, comme Amwaj à Bouregreg et le Mega Mall de Marrakech, sont à l’arrêt".
"La demande de ciment ne devra pas beaucoup évoluer, alors que la capacité de production annuelle passera de 17,6 millions de tonnes en 2009 à 18,2 millions en 2010 et 21 millions de tonnes à fin 2011", souligne Hassan Chouaouta, chargé de mission auprès de l’APC. En effet, durant les 2 prochaines années, pas moins de 3 nouvelles cimenteries devraient démarrer leur production. La cimenterie du groupe Addoha, celle du groupe Chaâbi à Settat ou encore l’unité de production de l’espagnol Lubasa qui sera située à Sidi Kacem.
Les cimentiers sont presque tous convaincus que l’on s’achemine vers un déséquilibre flagrant entre la demande et les capacités de production. "Si la demande n’évolue pas de manière soutenue, les cimenteries auront, en 2011, un surplus de 6 à7 millions de tonnes annuellement", souligne M.Chouaouta.
"Les ciments égyptiens et turcs qui bénéficient déjà de droits de douane très bas dans le cadre de l’accord d’Agadir seront également avantagés par la disparition des droits de douane", se désole M.Bikdir qui ajoute que "la production nationale ne peut tout simplement pas rivaliser avec celles des autres pays".

via La Vie Eco